En 1978, j’ai construit à Limoges, une maison à ossature bois de 250m2.
A l’époque étant technico commercial  chez un négociant en matériaux, un fabricant d’isolation par l’extérieur, m’avait proposé de servir de pavillon témoin, si bien que, en plus de l’isolation intérieure, j’avais une sur isolation extérieure. La maison était une véritable bouteille thermos. Je dis était, car ma situation professionnelle m’ayant conduit sous d’autres cieux, j’ai du la vendre.
Aujourd’hui, la bulle spéculative qui ne cesse de gonfler sur tout ce qui touche à l’immobilier (foncier, constructions neuves et anciennes, secteur locatif) rend aux couples aux revenus modestes, l’accès à la propriété quasiment impossible.
Une opération immobilière aujourd’hui, si on doit acquérir le terrain et construire, il faut compter dans le meilleur des cas, une fourchette de 250 à 350 000 € (en province, pour Paris et sa région et toutes les grandes agglos, prévoir 50% de plus.). Si on n’a pas un bon apport personnel et que l’on doit tout emprunter, on s’en prend pour 1750€ par mois pendant 20 ans.
Devant cet état de fait, je me suis livré à une réflexion personnelle et, faisant un retour en arrière je part du postulat suivant :
Après la guerre de 40/45, les revenus modestes ne pouvaient imaginer l’accès à la propriété. Une association a vu le jour « Les Castors » qui regroupait les candidats à la reconstruction pour mettre en commun leur temps, leurs expériences et, en mutualisant leurs efforts, avoir accès à des prix pour l’achat de matériaux et de matériels de construction, la main d’œuvre (plus de 50% du coût d’une maison) étant fournie par les candidats à la construction.
Les techniques de l’époque, construction en pierre, faisait que les participants pouvaient consacrer jusqu’à 58 mois de leurs temps libres avant d’être tirés au sort et rentrer dans leur maison.
Les techniques ont bien évoluées et l’ossature bois est une réponse intéressante à de tels projets. Mon concept est de relancer cette solidarité. Dans une société où les citoyens attendent tout des collectivités, n’y aurait il pas des courageux pour s’inscrire dans un tel projet ?
Voici décrit l’idée que je me fais d’une telle organisation, sachant que mon engagement est fait d’un désir de partage de connaissances, d’apport de ma petite pierre dans cet immense chantier que constitue le logement des démunis et des revenus modestes.
Il faut constituer des petites équipes d’auto constructeurs, une douzaine me semble la bonne taille. Divisés en quelques phases, le chantier serait organisé pour qu’à terme (la mise hors eau, hors air) les 12 maisons soient finalisées. Tout le monde sait qu’une équipe de gens motivés peuvent soulever des montagnes (tout comme la foi)
Il faut aussi un coordinateur, un professionnel  qui trace la voie, montre les bons gestes, explique la mise en œuvre des différentes phases, apporte des réponses au questionnement des participants.
Il faut également le partenariat de municipalités qui mettent à disposition, à des prix très tirés des terrains viabilisés, et l’agrément des institutions pour bénéficier d’emprunts à taux zéro.
Depuis 2 mois je travaille sur ce projet. Le dossier est prêt concernant le plan, un F4 basique de 100 m2 de surface habitable avec garage de 40 m2 (chacun des autos constructeurs déposant son permis de construire, il ne faut pas dépasser les 170m2 de surface hors œuvre pour échapper à l’obligation d’un architecte ou maître d’œuvre)
Les différentes phases sont planifiées et les technologies entrant dans la construction, sont répertoriées. L’étude de faisabilité fait ressortir un coût inférieur à 50 000€
Un maire des environs immédiat de Poitiers est partant.
Le député du secteur est séduit par l’idée et doit prendre contact avec le ministère de Borloo.
La conseillère régionale trouve l’idée géniale et m’a transmis le dossier relatif  à un projet régional « Mille maisons bois économes en énergie en Poitou-Charentes », assorti de subventions qui couvreen le prix d’un chauffage géothermique.
Bref le projet témoin est sur de bonnes voies, à terme il est exportable et peut être initié n’importe où dans l’hexagone en s’appuyant sur des gens compétents (pourquoi pas les Castors).
J’attends vos réactions à cette idée.

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