source: http://www.le-bois.com
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Titre Le marché de la maison bois en France en 2006
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Contenu Paris, 5 octobre 2006 - A l'occasion d'une conférence de presse commune le Comité national pour le développement du bois (CNDB) et Caron marketing ont présenté la réactualisation de l’étude "Le marché de la maison bois en France en 2006".
Premier constat, en matière de logement, les français préfèrent très largement la maison individuelle et rejettent de plus en plus - en primo-accession à la propriété - le collectif en terme d’habitation principale. Il faut noter que la Loi De Robien a eu un impact considérable sur le marché du collectif puisque celui-ci représente 50% des 216400 unités destinées au marché du locatif.
Il faut rappeler, ici, que le marché français de l’immobilier neuf résidentiel se divise aujourd'hui en trois catégories :
- Les maisons individuelles sur le marché diffus : 173232 unités/38 %
- Les maisons individuelles sur le marché de la promotion : 71578 unités/16 %
- Appartements collectifs : 216400 unités/46 %
En terme de répartition des constructions sur le territoire français, nous observons que le grand ouest arrive en tête (ex : Vendée : 7000 maisons individuelles sur l’année 2005), suivi dans l’ordre des régions PACA, Rhône-Alpes et le Nord. Par contre la région PACA subit un ralentissement depuis quatre ans qui s'explique par la pénurie de foncier disponible. Cette observation concerne également la Haute-Savoie ainsi que L’Ile de France.
Au sein de cette répartition nationale du marché de la maison individuelle il est intéressant de positionner la part de la maison en bois : on retrouve, à peu de choses près, l’ouest en tête alors qu’en région PACA, où le développement est important, on y construit principalement des maisons individuelles traditionelles. Pour certains départements, le pourcentage de réalisation de maisons bois est très significatif en comparaison du nombre total de maisons individuelles; A titre d'exemple, en Savoie et en Corrèze, 15% des maisons construites sont en bois. Il est d'ailleurs préférable de raisonner en unités plutôt qu’en pourcentages : Pour l'année 2005, on dénombre en Haute-Savoie 530 maisons bois, 433 pour les Vosges et 300 dans le Jura.
Le marché de la maison bois a connu une croissance de plus de 46% depuis 2001, à rapprocher de la croissance du nombre total de maisons individuelles (traditionnelles + maisons bois) : +18% pour la même année. D'autre part, les maisons individuelles se développent plus sur le territoire dit rural (48% en 2001, contre 65% en 2005). Ceci s’explique par le fait que la réalisation d’une maison individuelle revient moins cher en province, notamment parce que les terrains y sont plus abordables et plus nombreux.
L'un des objectifs du CNDB pour la maison bois est de porter sa part de marché à 20% de l'ensemble des maisons individuelles construites en France (c'est à dire passer de 7900, à plus de 30000 unités/an). Pour cela il est impératif de réduire le coût de la réalisation de ce type de maisons en industrialisant de façon plus efficace. De nombreaux constructeurs de maisons bois sont actuellement des charpentiers ou bien des fabricants de charpentes industrielles qui, pour répondre à cette demande, s’ouvrent sur ce marché. Mais cette offre actuelle répond à des demandes bien particulières sur un marché plutôt diffus. Autre objectif du CNDB : contribuer à démontrer aux futurs acquéreurs les excellentes performances thermiques des maisons bois, de très loin supérieures à celles des maisons traditionnelles, dans un contexte où le coût de l’énergie subit des hausses considérables.
En 2005, il a été dénombré 2270 acteurs réalisant des maisons bois se répartissant en constructeurs réalisateurs : 390, constructeurs non réalisateurs : 130, architectes et maîtres d’oeuvres : > 1000, réalisateurs non constructeurs : >750 et importateurs : 400.
Les différentes techniques de réalisation sont les panneaux pré-cut - 9%, panneaux semi industrialisés (ex : Pobi) : 66%, poteaux-poutres : 7%, massif (madriers et rondions) : 12%, mixte (bois & maçonnerie) : 6%.
Les segments de marchés sur lesquels les maisons en bois sont positionnées, comparativement aux maisons dites traditionnelles se structurent en quatre grandes familles de prix (hors foncier) :
Maison populaire, budget <=98000 € HT : maison bois : 19% - Maison traditionnelle : 28%
Maison intermédiaire, budget de 98 à 124 K€ HT : Maison bois : 26% - Maison traditionnelle : 34%
Maison de luxe, budget de 124 à 172 K€ HT : Maison bois : 35% - Maison traditionnelle : 23%
Maison grand luxe, budget > 172 K€ : Maison bois : 20% - Maison traditionnelle : 15%
Il serait facile à partir de ces chiffres de penser que la maison bois correspond à un marché dit de luxe, fortement poussé par les architectes (20% de présence dans la maison bois contre 8% dans le secteur traditionnel). Une maison bois moyenne chez un architecte revient à 249000 € pour 162m² à comparer aux 115000 € pour la maison individuelle en moyenne française.
L’offre de maison bois est très atomisée en France. En effet, on dénombre seulement six constructeurs importants de maisons bois qui réalisent chacun entre 100 et 200 maisons bois par an contre onze principaux constructeurs traditionnels qui réalisent plus de 1000 maisons/an chacun. L’offre en matière de maison bois est également peu structurée en terme de produits commercialisés. Cela permet d'établir le constat suivant : "Le marché traditionnel est un marché de l’offre, alors que le marché de la maison bois est un marché de la demande. La maison traditionnelle se vend (sur catalogue, en la visitant, avec une force commerciale très présente), la maison bois, quant à elle, s’achète (plus de temps de réflexion sur le choix des matériaux, les finitions, meilleure connaissance des acheteurs, etc…)".
Quelques grands groupes de maisons individuelles traditionnelles se sont risqués sur le marché de la maison bois en les intégrant à leur catalogue. Ces essais se sont soldés par des échecs avec généralement moins de 40 ou 50 maisons bois vendues l’année passée. La commercialisation de ce type de maison, hors d’un marché de masse, ne peut bénéficier des mêmes modes opératoires que les maisons individuelles traditionnelles. Il paraît évident à l’heure actuelle qu’un constructeur traditionnel ne peut remplacer une gamme de maisons traditionnelles par des maisons bois, cependant il peut ajouter une gamme à son catalogue sans que celles-ci viennent concurrencer l’existant.
Le grand avantage des maisons bois reste bien évidemment leurs qualités environnementales. Leur compétitivité devrait être favorable à partir de la réglementation thermique 2010, qui prévoit une consommation d’énergie inférieure à 75 KW ep / m² / an. Il reste donc encore un long chemin à parcourir pour que la maison bois deviennent un produit adopté par le plus grand nombre, mais le mouvement est en marche.
Paradoxalement, la maison bois est considérée comme une construction industrialisée alors qu'elle est en fait, aujourd'hui, très artisanale dans sa réalisation. Une maison traditionnelle, quant à elle, est considérée comme une construction artisanale, alors qu'elle est réalisée à partir de composants industrialisés et standardisés. Aux industriels de la maison bois de relever ces défis pour qu'elle s’impose au plus grand nombre dans une fourchette de prix abordable, en vertu des qualités thermiques et énergétiques qu’elle représente.
Remerciements à :
CNDB
Caron Marketing
Pobi (pour les visuels)
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