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On voit revenir très régulièrement des conseils pour augmenter l'inertie dans les constructions en bois, au prix, la plupart du temps, de contorsions.
J'ai vu apparaître les premiers chauffage à inertie au début des années 70.
C'était la seule solution qu'EDF avait trouvé pour promouvoir "économiquement" le chauffage électrique :
on consommait la totalité de ses besoins dans la nuit, en période "heures creuses" et on laissait l'appareil restituer les calories durant toute la journée, en comptant sur un vague volet pour ajuster tant bien que mal le flux d'air traversant le corps de chauffe.
Il fallait être assez fort pour prévoir 24h à l'avance le temps qu'il allait faire et assez organisé pour tenir compte de l'activité du ménage sur la même période.
Résultat, un confort des plus précaire avec des amplitude de température intérieure dépassant les 5° mais bon, les pionniers essuient les plâtres, c'est bien connu.
Je passe sur la petite amélioration qu'a constitué le "chauffage à accumulation dy,amique" qui se basait sur les EJP : on payait le courant au prix "faible" toute l'année sauf 21 jours, ce qui limitait d'autant la nécessité d'accumuler - sauf 21 jours. C'était déjà mieux;
Entre temps, le chauffage électrique a montré son vrai visage et les radiateurs à accumulation ont pratiquement disparu du commerce.
Aujourd'hui, on voit revenir l'accumulation dans le concept de maison passive. Mais ça reste avant tout une approche économique, sûrement pas un élément de confort.
Avec une maison très isolée, l'optimum du confort passe nécessairement par très peu d'inertie et une très bonne régulation.
ça, ça concerne UNIQUEMENT le confort d'hiver.
Pour le confort d'été, un peu (voire beaucoup) d'inertie ne peut pas nuire, mais il vaut mieux la placer à l'extérieur de l'isolation.
Je me pose de nombreuses questions concernant l'inertie et je suis troublé par votre message :
"Pour le confort d'été, un peu (voire beaucoup) d'inertie ne peut pas nuire, mais il vaut mieux la placer à l'extérieur de l'isolation."
1 - Tel que je le comprends, l'isolation intérieure serait finalement plus performante en confort d'été ?
2 - Qu'est-ce que, dans ce cas, qu'une "très bonne régulation" ?
Merci !
Je me pose de nombreuses questions concernant l'inertie et je suis troublé par votre message :
"Pour le confort d'été, un peu (voire beaucoup) d'inertie ne peut pas nuire, mais il vaut mieux la placer à l'extérieur de l'isolation."
1 - Tel que je le comprends, l'isolation intérieure serait finalement plus performante en confort d'été ?
2 - Qu'est-ce que, dans ce cas, qu'une "très bonne régulation" ?
Merci !
Non si vous mettez l'isolant dense à l'exterrieur (de l'habitation) c'est lui qui va créer le dephasage (temps que met la chaleur pour traverser le matériau) et c'est ce qui va vous apporter du confort quand l'été il fait tres chaud.
Inertie = fourre tout dans lequel on met généralement plein de notions diverses et variées.
Pour l'été, on cherche à avoir du déphasage (ei inertie sur cycle de 24h) pour empêcher la chaleur de rentrer dans l'enveloppe. Mais c'est rarement la maçonnerie qui joue ce rôle. 20 cm de parpaing déphasent 4 h, donc la maçonnerie à l'extérieur s'alignera très vite avec la t° ext. 20 cm de aline de bois pourront en revanche apporter un temps de transfert de 10 h.
Pour l'hiver, on peut distinguer plusieurs notions :
- l'inertie à cycle court : il s'agit de stockage (basse t°) et restitution de chaleur pendant des périodes courtes, de l'ordre de 12 à 15 h maxi, sur des épaisseurs en général assez faibles et des amplitudes thermiques limitées à qq degrés. Dans ce cas, les matériaux lourds (minéraux) sont utiles, le sol, bien sûr, mais aussi les couches internes des murs, et les cloisons. Typiquement, une plaque de fibragglo lourd de 35 mm sur une cloison proche d'une baie vitrée sud peut joue ce rôle, où un enduit terre de forte épaisseur, ou encore une cloison brique.
L'utilité : capter pendant la journée et restituer la nuit.
- l'inertie de plus longue durée (ei qq jours) : c'est du stockage permettant d'amortir une période froide de qq jours. Mais là, l'ordre de grandeur est la centaine de tonnes. Une masse importante évoluant très peu en t° permettan t aussi de lisser les apports solaires. En général, c'est le sol et qq murs de refends qui le permettent.
En revanche, si c'est aussi utile en été (car la masse met du temps à se réchauffer) ce doit être indissociable d'une enveloppe très déphasante (12h environ) et d'une parfaite maîtrise des apports solaires (occultations d'été). Le revers de la médaille, ce sont les canicules prolongées sans possibilité de raffraichissement (ei t° nocturne trop élevée), le tampon inertiel peut alors devenir un handicap.
L'exemple des radiateurs à inertie intéressant parce qu'il souligne l'approche purement économique de ce moyen de chauffage, mais est peu pertinent transposé à un bâtiment très isolé, car on parle de choses peu comparables : il s'agit de stockage sur cycle de 24 h à t° assez élevées, donc absolument pas comparables à du stockage journalier d'apports solaires passifs, ni à de l'inertie de longue durée.
Pour l'hiver, avoir le moins d'inertie possible (dans le sens stockage) n'est pas la solution pour une architecture climatique (ei isolée+++ et vitrée au sud +++) : une journée froide et sans soleil oblige à chauffer, une journée très ensoleillée engendre des surchauffes. La masse interne est donc un avantage. Et le système de chauffage d'appoint devra dans ce cas être très réactif et assez peu inerte. Le poêle à bois reste alors une bonne solution (mais pas de poêle à inertie), ou encore les convecteurs radiants, pourvu qu'ils ne servent pas beaucoup.
Je sentais bien que tôt ou tard....le patron allait nous la sortir. ![]()
on voit revenir l'accumulation dans le concept de maison passive
Je ne suis pas sûr que l'accumulation thermique fasse partie du concept de maison passive (tel qu'il nous arrive d'Allemagne), tout du moins pas autant que dans le concept de maison bio-climatique. Le passif, c'est avant tout la conservation de l'énergie (sur-isolation et étancheité à l'air de l'enveloppe du batiment très soignée), couplé il est vrai à un principe climatique : baies vitrées au sud avec protection ("casquette") contre le soleil estival.
Beaucoup de maisons passives en Allemagne sont (fortement) isolées par l'extérieur, mais également (un peu) par l'intérieur. Dont acte : pas plus d'inertie thermique que dans une maison lambda (dalles RDC et étages, et basta). Pour ce qui est du bio, n'en parlons pas : LdV, LdR ou Poly-machin comme isolation, et blocs de béton (ce qui n'empêche personne de faire du passif avec du "bio").
Ceci dit, pour la conception bio-climatique, je suis comme jfquillacq un peu dubitatif quant à la capacité du système à accumulation à lisser les deltas de T°. Des témoignages SVP !
Sinon, pour un lissage plus efficace (stockage thermique inter-saisonnier parait-il !), allez voir ici : tunnel de galets. Dingue, non ?
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