Salut JF,

Je me suis laissé dire que, dans certains pays, l'architecte intervenait dès le 1er m2. De part le monde, il y a donc une pratique du métier d'architecte qui n'est pas seulement du style à dessiner le le Musée Confluence à Lyon avec un budget prévisionnel de 60 M€ et finir avec un coût total de 330 M€…

Mais, un archi qui est à même de fournir le bon conseil pour réagencer une salle de bains sans que ça coûte un bras et qui évitera de faire des conneries (chères). Puisque ça existe ailleurs, et qu'ils n'ont pas l'air de s'en porter plus mal, il serait peut-être bon d'y réfléchir. Même s'il ne faut peut-être pas appeler cela de l'architecture.

Parce qu'il y a quand même un truc que j'aimerais partagé. Dans plein de secteurs, on parle de disruption, d'émergences d'activités nouvelles qui se glissent entre les clients et des mastodontes sûrs de leurs puissances, mais incapables de fournir un service de qualité.

On en parle tous les jours avec Uber et les taxis, mais on le voit aussi dans les voyages (blablacar, capitainetrain, airbnb, lastminut), le commerce, (amazon), les banques (paypal)…
Leur succès vient d'un constat : la relation client n'est pas bonne. Celui-ci n'est pas satisfait du traitement qui lui est réservé. Il choisit très vite l'opérateur qui lui propose une autre expérience d'achat, plus conviviale, ergonomique, simple, claire…

Donc, si on évoque le secteur du bâtiment, qui peut dire qu'il n'a jamais entendu parlé autour de lui de particuliers qui se sont tapés des travaux merdiques, des délais explosés, des surcoûts stratosphériques, des malfaçons à n'en plus pouvoir et des relations plus que tendues sur les chantiers.

Est ce qu'on a le même plaisir et le même accueil à la remise des clefs qu'en prenant livraison de sa nouvelle voiture chez le concessionnaire ? Pas gagné, n'est ce pas ? Dans combien de cas, on est surtout préoccupé par la liste des réserves ?

Qu'on passe l'obligation de l'architecte de 170 à 150 m2 ne change pas la réalité du marché. C'est toujours le même principe : les lois, les réglementations, les normes, les DTU… ne sont vécus que comme des contraintes autoritaires qu'on va essayer de contourner ou de respecter à minima. On n'est surtout pas là pour se poser la question de l'état du bâti dans 30 ou 40 ans. Pourtant, quand on voit ce qu'on a hérité des années 50-60-70…

Globalement (il y a des exceptions : j'ai les noms !), les acheteurs sont maltraités par les constructeurs et les promoteurs, les loueurs par leur propriétaire ou leur régie immobilière, les propriétaires en quête d'amélioration de leur habitat par les professionnels.

Est ce que cette situation doit perdurer ? Est ce qu'on ne peut pas imaginer de nouvelles solutions qui, si elles feront hurler 99,9% des professionnels, pour une fois, s'intéresseront au client final ?

Il faut quand même citer les chiffres du rapport 2016 de la Fondation de l'Abbé Pierre sur le mal-logement : 3,8 millions de mal-logés, 12 millions en situation de précarité. Total : pas loin des 16 millions, 1/4 de la population française, 9 ème puissance mondiale (sur 188).

On continue comme ça ?