C'est un des paradoxes de la sylviculture contemporaine :
On a planté (après la guerre) énormémement de forêts de reboisement, essentiellement en résineux, et avec des succès divers.
Les scieurs, qui sont (peu ou prou) des industriels, ont adapté leurs outils pour transformer la matière première issue des massifs existants en produits adaptés aux besoins exprimés par le marché. Ce n'est pas pour autant que ça marche (en terme de rentabilité à court terme, au moins) !
Pour ce qui est du robinier, c'est une essence qui pousse absolument partout, mais sans jamais avoir été planté ! ce qui fait que personne ne sait à quoi ressemble un accacia de haute futaie !
Dans ces conditions, difficile pour un scieur d'imaginer comment débiter et commercialiser le produit de grumes qu'il ne verra peut-être jamais !
Ipso facto, pourquoi un propriétaire forestier se mettrait-il en tête de cultiver des robiniers, alors qu'il est à peu près certain que les scieurs lui opposeront une fin de non recevoir aussi polie que définitive ?
Qui a fait la poule ? qui a fait l'oeuf ?
N'oublions pas que si nous avons des chènes et des épicéas aussi magnifiques dans nos forêts, c'est essentiellement en raison d'une colossale erreur de prospective :
Colbert a organisé la gestion des forêts au 17ème siècle uniquement pour alimenter la construction navale militaire. Gràce à dieu, il a fallu au moins 200 ans à ses forêts pour arriver à maturité, et on n'a jamais construit la moindre coquille de noix avec ces bois là, ce qui nous permet aujourd'hui d'en jouir à travers bien d'autres usages comme l'ébénisterie fine ou la bonification des grands vins en barrique.
Las, le robinier n'était pas dans la course à ce moment là ! dommage pour lui.

Faut pas déprimer pour ça. Il me semble que, dans le Perche, s'est monté une association (Perchebois) dont les adhérents produisent des trucs en acacia (ou en chataigner) tapez  : perchebois acacia
sur google
100m2, ça fait jamais que 3m3 en frise de 27mm