Et oui, ca avance et il est temps de commencer à penser à la peinture…
Les peintures bio du commerce c'est cher et pas toujours clair.
Recement j'ai vu un artisan pro fabriquer sur le chantier lui même ses peinture, enduits etc…ca n'avait pas l'air si compliqué, juste histoire de dosages…
Il a une balance assez précise et pèse chaque formule il la note méticuleusement pour etre capable de la recréer en cas de besoin.
Les ingredients majeurs sont les pigments mineraux, la chaux, l'huile de lin (encore parfois), la caseine, le lait (parfois), des résines, etc…
Sachant que je veux faire simple, c'est a dire une peinture peu structurée mais fabriquer ma teinte moi même a base de chaux, d'eau et de pigments pour appliquer sur du fermacell (eventuellement sur du bois pour ceux que ca interresse).
Ceux qui ont un peu d'experience la dedans seront aimable de nous la faire partager.
Merci.
Bon j'avais lu un reportage dans le magasine: la maison écologique, n°31 "Peintures au naturel", plutôt complet. (février/mars 2006).
Comparatifs, tarifs, composants,… intéressant passage en revue.
Si tu veux essayer voici une recette qui est donnée:
Ingrédients pour une Peinture à l'huile, lait et chaux:
- 130 g d'huile d'oeillette, lin ou noix (h.lin je crois que tu es au point
)
- 2 litres de lait écrémé
- 200g de chaux aérienne éteinte
- 2,5 kg de blanc de meudon
- jusqu'à 300g de terres colorantes
"Verser une portion de lait sur la chaux pour en faire une bouillie claire et ajouter peu à peu l'huile, en ayant pris soin de remuer avec une spatule en bois, puis ajouter le surplus de lait et incorporer le blanc crayeux et le pigment dans les proportions propres à la densité du ton choisi."
Voilà.... je pense que tu servirais une bien noble cause si tu faisais pour nous tous un petit essai!
merci Bedouin ![]()
suite de ce qui a ete dit par LeStef :
http://www.ecodis.info/Niveau_1/peinture_kreidezeit.htm
D'ici quelques posts vous allez nous ressortir les recettes "écolo" qui se baladent sur le net avant que vous ne vous précipitiez sur la dernière recette "au lait", "à la bière" ou "à la pomme de terre" je me permets quelques commentaires.
Une peinture sur le principe c'est simple ! il faut un liant (qui va servir de "colle"), un solvant qui va permettre de dissoudre ce liant et d'avoir une formule liquide, et des pigments. Quelques additifs sont ajoutés et qui vont servir à améliorer les caractéristiques.
J'ai testé pas mal de ces formules "au lait", "à la pomme de terre", "à la bière" etc … et beurk !
Dans la formule "au lait" on cherche à utiliser la caséine qui est dedans mais comme celle-ci n'a pas été préalablement extraite, le résultat n'a qu'un très faible pouvoir collant. Dans un litre de lait de vache on peut extraire 27 gr de caséine et coller ensemble des madriers de bois. Avec un litre de lait pur on est tout juste capable de coller une feuille de papier ! Techniquement le lait entier ne peut donner un film cohérent (trop de graisse) et le lait écrémé contient trop de sucre pour donner un fil solide. A la limite on peut l'utiliser comme additif dans un badigeon à la chaux dans lequel on souhaite rajouter une huile (la chaux, alcali, va former une petite fraction de protéines saponifiables qui vont favoriser l'émulsion huile-eau) mais c'est vraiment si on n'a pas autre chose !
La recette "à la pomme de terre" reprend le même principe. On utilise la pomme de terre en espérant profiter de la partie amylacée qui s'y trouve. Or à partir de la pomme de terre brute on en récupère très peu (d'autant que la pomme de terre servant à produire la fécule n'est pas celle qui est commercialisée pour l'alimentation).
Dans celle à la bière on profite de la fraction de dextrine et maltose qu'elle contient.
Pire, l'utilisation directe de lait, de pomme de terre ou de bière introduit dans la peinture nombre de matières organiques qui font que le jour ou la pièce est un peu humide c'est la putréfaction assurée.
Alors pourquoi certains trouvent que cela tient ? simplement parcequ'ils utilisent du blanc de meudon, en fait de la craie, qui a un léger pouvoir collant.
On trouve ces recettes depuis des années et à force de les pomper les uns sur les autres on finit par croire qu'elles ont une certaine qualité … et c'est tout le contraire.
Il y a une raison historique à ces recettes.
Depuis Cennino Cennini qui dans son "libro dell Arte" au 15ème siècle explique comment faire une peinture avec un extrait de lait jusqu'au milieu du 20ème siècle où elle a disparu, l'europe centrale et du sud n'a utilisé QUE de l'extrait de lait (la caséine) sous forme de lait caillé et jamais de lait directement.
En fait la peinture avec du lait a bien été utilisée… mais en europe du nord ! et là bas effectivement ça peut marcher … parceque on a juste oublié que le lait utilisé était du … LAIT DE RENNE qui contient 86 g/l de caséine et surtout 3 à 4 fois plus de lactoprotéines (proches de l'albumine) qui ont effectivement un pouvoir collant et qu'il y avait de l'huile de lin dans la recette !
Pour la pomme de terre, l'idée de s'en servir comme peinture vient au 17-18ème siècle chez les paysans pauvres d'europe de l'est (Pologne notamment selon mes sources). Cette peinture faisait l'objet d'une fête annuelle dans laquelle la famille, voisins et amis étaient conviés à cette cérémonie qui porte un nom que j'ai oublié et dans laquelle on priait pour que ça tienne juqu'à l'année suivante. Ma source historique (un vieux manuel du peintre de 1903 retrouvé aux archives de la Bibliothèque Nationale) précise que bien souvent dans les villages après une longue période d'humidité les maisons sentaient la puanteur (sic) ! D'accord la maison d'un paysan polonais du 18ème siècle était surement plus humide les notres mais tout de même !
Bedouin tu as semé, … la récolte a commencé!
Espère bien que tu fasses un bout d'essai au moins! ![]()
Je viens de m'acheter un livre la dessus tres bien fait.
J'ai aussi trouve la recette secrete de Mr Scombrax ailleurs sur le web ou il a apparement durement sevi
mais sans les dosage; mais si c'est son business, je comprend et respecte, ca m'empeche pas de chercher.
J'ai aussi dialogué avec des universitaires specialistes du domaine.
Moi c'est pour appliquer sur du fermacell.
Je vais aussi creuser du coté des enduits fins a base de chaux + sable + pigment.
Bref, je cherche, je compile tout ca et je vous tiens au courant.
A mon avis c'est un peu plus hard pour les peintures mais je regarde et je vous tiens au courant des formules magiques.
Serais-je si dur que ça ? ![]()
Je ne fais pas mystère des éléments qui composent ma peinture pour bois, c'est même un élément de communication que de dire ouvertement ce qu'elle contient à savoir pour être complet : caséine, pigments non toxiques (oxydes de fer, de titane en quantité limitée et provenant d'une usine certifiée iso 14001 et uniquement pour le blanc, et silico aluminate de sodium pour le bleu outremer), carbonate de calcium (craie), kaolin, talc garanti sans amiante, chaux et carbonate de sodium.
Chaque élément a une fonction propre et n'est pas là par hasard, et l'ensemble doit donner un PH précis une fois mélangé avec la quantité d'eau indiquée. Trop alcalin et vous attaquez la cellulose du bois, pas assez et la caséine se dissout mal. Le mélange des alcalins doit aussi être assez précis sinon l'ensemble n'est pas résistant à l'humidité. Il y a un équilibre molaire de tous les éléments à respecter … dans une certaine plage.
Je préfère donner un coup de main aux amateurs qui ont envie de faire leur propre peinture en corrigeant leurs erreurs que de les voir utiliser des recettes que tout le monde recopie sans les avoir essayées (notamment les recettes à base de bière ou de pomme de terre).
Je vous encourage même à essayer, c'est passionnant … tellement que j'en ai fait mon activité professionnelle.
Serais-je si dur que ça ?
Non pas du tout, comme je l'ai dis si c'est votre business je respecte, rien a dire.
C'est un peu dans le sujet....
L'association "Que choisir" edite dans sa derniere revue (Mai 2005) un comparatif sur les peintures.... incluant des marques comme Biofa ou Auro…
Lecture interressante et quelques surprises..
J'ai terminé le mois dernier la finition des 160m2 de surface murale.
La peinture naturelle facile à fabriquer est sans conteste le badigeon de chaux, que je n'ai même pas solidifié par des fixateurs. Grosso modo: 2V d'eau (ou plus selon la texture recherchée); 1V de chaux CL90, 24% max de pigments naturels.
Les contraintes sont :
1) un support adéquat (minéral sauf plâtre ou fermacell désolé). Si ce n'est pas le cas, il faut un primaire ou simplement une peinture vinylique.
2 ) le temps : pour trouver la teinte voulue, il faut être très scolaire en faisant varier le % de pigments (5-10-15 puis 20%) pour plein d'essais sur un même matériau (prévoir des chutes ou des zones non visibles pour les essais); ou en mélangeant les teintes; Egalement, attendre le séchage (le badigeon a l'inconvénient d'être trop teinté et nuageux lors de la passe si bien que ce n'est que le lendemain qu'on voit le résultat). de plus, venir la veille pour humidifier le mur. Enfin le temps (la météo) joue un rôle sur la succion du mur (si trop chaud =>faiencage, pas l'été!!). Bref, ça prend énormément de temps même si c'est facile.
3) Les teintes sont pastels.
4) Difficile d'apprécier le volume de pigments à acheter avant les essais => surplus de pigments donc surcout.
Le matériel se résume a une brosse, des seaux de 10l, une balance numérique ménagère, des saladiers.
Comme je voulais aussi un peu de teintes foncées, j'ai fait de la peinture à la pomme de terre d'après les conseils lus sur un bouquin des editions Massins, pourtant très réputées. Je suis étonné de la remarques de Scombrax, même si je partage l'avis sur les microbactéries mais j'ai fait des essais très probants. J'ai d'abord fait sur un mur respirant de chaux-chanvre, un enduit de chaux puis un badigeon de chaux blanche (vive la désinfection!) avant les 2 passes de peinture à la patate. Résultat impec. Facile à faire. Un beau rouge vif, depuis 8 mois. J'ai même un échantillon de tests qui a passé l'hiver dehors sous les précipitations qui ne s'est pas altéré…
Si badigeonner son mur en patate ou en chaux est très rapide, c'est surtout le temps mis à trouver les teintes qui est le frein. J'ai souvent râler sur le fait que s'il y avait un seul poste à confier à un professionnel dans la construction, ce serait celui de la décoration intérieure. C'est pourquoi, pour une nouvelle cloison en fermacell que je viens d'installer à la place d'un lambris, je vais la peindre d'une peinture Biofa, Auro (ou m^me Leroy Merlin pas si mal) et me contentant de regarder la couleur sur le pot…
On a beau être bio-écolo etc … on peut tout de même avoir tendance à regarder devant plutôt que derrière. Dans les peintures au lait ou à la pomme de terre, ce qui est utile pour coller les charges et pigments au mur c'est la caséine d'une part et l'amidon d'autre part, alors autant utiliser ces deux là qui sont nettement plus efficaces et moins risqués que d'aller les chercher dans la matière première et rajouter des éléments organiques putrescibles (je n'ai pas dit que ca pourrissait à tous les coups mais qu'il y avait un risque !).
Il est impossible de colorer un badigeon à la chaux dans une couleur soutenue, genre rouge vif ou bleu marine. Il y a une petite astuce. Faites votre badigeon avec les pigments choisis en évitant de trop en mettre (20% en poids de chaux pour les ocres, 10 à 15 % pour les oxydes). Si la couleur n'est pas assez soutenue, passez par dessus votre badigeon un glacis à la caséine (caséine solubilisée + pigments + eau).
PS : bien lire les indications sur les pots de peintures de mes petits camarades car dans 9 cas sur 10 pour une application sur BA13 ou Fermacell ils conseillent une sous couche d'impression ou un apprêt spécial.
PS : bien lire les indications sur les pots de peintures de mes petits camarades car dans 9 cas sur 10 pour une application sur BA13 ou Fermacell ils conseillent une sous couche d'impression ou un apprêt spécial.
Quel est le probleme de mettre une sous-couche d'impression sur du fermacell ?
Est ce que un ratissage du fermacell suffit ?
De ce que je sais vos peintures ne sons applicables que sur du bois, pourquoi ?
je rajouterais une question à celle de bédouin: les primaires d'accrochage sont-ils perméables à la vapeur d'eau?
Sinon, le coup de la caséïne pour les teintes vives, je l'ai testé, ça marche mais je ne l'ai pas utilisé car elle résistait mal au lavage (je souhaitais des murs facilement nettoyable). M^me si la pomme de terre n'est pas parfaite, elle résitait un peu mieux dans mes essais.
Quel est le probleme de mettre une sous-couche d'impression sur du fermacell ?
Aucun problème mais 42jerome semblait reprocher au badigeon de nécessiter un primaire préalable, je précisais juste qu'il en était de même pour les autres peintures
De ce que je sais vos peintures ne sons applicables que sur du bois, pourquoi ?
Pour plusieurs raisons :
- La peinture est microporeuse et est spécialement formulée pour le bois. En caricaturant il s'agit d'une colle à bois pigmentée et améliorée avec le kaolin et le talc. Elle pénètre le bois et ne forme pas de film qui risque de s'écailler. Grosso modo par ordre d'importance elle contient d'abord de la caséine, puis des pigments puis des améliorant de texture.
- Pour une peinture "murs et plafonds" on va demander à la peinture une certaine épaisseur (relative !) pour obtenir un ton uniforme sur une très grande surface. Une peinture "murs et plafonds" à la caséine contiendra d'abord des charges ayant un léger pouvoir collant (blanc de meudon, bentonite …), des pigments dans une proportion équilibrée et enfin de la caséine qui va servir à fixer le tout sur le support rigide.
- Pour un mur "à l'ancienne" recouvert d'un enduit de plâtre cette peinture pour bois convient très bien (en fait elle convient à tous les matériaux poreux rigides) elle manquera juste un peu d'épaisseur et il serait plus judicieux de rajouter des charges de texture et ayant la possibilité de diminuer la quantité de caséine. On devrait gagner 20 % sur le prix de vente et résoudre le problème qui suit :
- Ce qui pose problème ce sont les matériaux "modernes" type BA13 ou Fermacell ! En fait ce ne sont pas les plaques mais les joints qui peuvent être fait avec des colles ayant une porosité différente de celle de la plaque. Avec une peinture spécialement formulée pour murs comme je viens de l'expliquer, l'opacité ne permettra pas de distinguer les joints sous la peinture. Avec la formule pour bois il y a un risque si la colle utilisée est d'une porosité très différente de la plaque. Il est relativement faible mais il existe et je préfère restreindre la peinture à son utilisation première et être sur à 100% du résultat.
- La seule solution que je préconise est de se servire de cette peinture comme "améliorant" d'un badigeon à la chaux, ce qui revient un peu à rajouter de la texture (le primaire étant réalisé en passant une première couche de peinture très diluée, le taux de charge de la caséine étant assez élevé elle servira de fixateur)
Je me rends compte que la plupart des gens veulent utiliser cette peinture sur autre chose que ce pourquoi elle est faite, je suis donc en train de refaire une formulation spéciale pour murs. ![]()
je rajouterais une question à celle de bédouin: les primaires d'accrochage sont-ils perméables à la vapeur d'eau?
Faut demander au fabricant ![]()
Sinon, le coup de la caséïne pour les teintes vives, je l'ai testé, ça marche mais je ne l'ai pas utilisé car elle résistait mal au lavage (je souhaitais des murs facilement nettoyable). M^me si la pomme de terre n'est pas parfaite, elle résitait un peu mieux dans mes essais.
Avec quoi la caséine a-t-elle été solubilisée ? avec de l'ammoniaque ou du borax comme tout le monde
? c'est normal, ce sont des bases monovalentes qui laissent un film de caséinate réversible (qui reste soluble) seule une base divalente comme la chaux permet la formation d'un film de caséinate insoluble.
Il ne faut pas oublier que ce sont des films MATS qui restent plus fragiles et moins facilement nettoyables que les laques (c'est valable pour tous les types de peintures), mais nettement plus beaux notamment pour un plafond. Pour obtenir une bonne "lavabilité" on peut soit mélanger de l'huile de lin à la peinture pendant la préparation (la caséine est un excellent émulsionnant) pour obtenir un film satiné ou en finition pour obtenir un film plus brillant (attention l'huile de lin a tendance à jaunir un peu les blancs).
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