Bonjour,
J’étudie le projet d’isoler écologiquement mes pignons Est et Ouest de ma MOB avec la contrainte que sont mes poches percées et non tintantes, mais l’avantage d’avoir 6 semaines de libres pour les rénover par moi-même cet été.
Dans cette optique, je vous propose de partager ma réflexion en espérant profiter de votre expérience.
Composition des murs existants :
L’isolation y est insuffisante car la structure de ces murs est constituée de montants en mélèze apparents ,en 1500*50, tous les 60 cm, dont les espaces sont remplis de béton de chanvre. L’intérieur est enduit à la chaux ou à la terre ce qui donne une esthétique murale très appréciée. Le contreventement extérieur est assuré par un OSB 8mm, puis pare-pluie,lame d’air et enfin bardage mélèze.
Le lambda du béton de chanvre est 1,8 sur 15cm, de masse volumique 500kg/m3.
Même si les règles de migration de vapeur d’eau sont foulée du pied à cause de l’OSB, l’hygrométrie oscille autour de 40% quelquesoit la saison ou l’humidité extérieure, mais je reconnais bien volontiers cette hérésie. Inutile de me le faire remonter…
De même, les montants apparents en bois sont de sacrés ponts thermiques car ils ne sont pas enrobés par le béton de chanvre.


Rénovation prévue : isoler par l’extérieur.
Comme le béton de chanvre possède de grandes qualités de déphasage, je pense qu’il est inutile de chercher un isolant extérieur à forte densité. Au contraire même, plus l’isolant extérieur sera léger, mieux ce sera.
La surface de chaque pignon est de 38m2 (surface des fenêtres comprises).
A priori, les isolants extérieurs manufacturés type Holz flex, à crépir ou à barder, auraient été parfaits mais leurs coûts, lu ici ou là, d’environ 25 euros/m2 est dissuasifs. (25*76+10% de chutes=2100, hors transport). Si quelqu’un a des plans moins chers, je suis preneur…
C’est pourquoi je vais m’orienter vers une solution alternative écologique peu onéreuse où vos contributions en matière de construction en bois me seront utiles.
J’envisage de :
1-débarder et d’enlever les tasseaux. Garder le bardage pour le remettre après. Le stocker pendant la phase isolation, méticuleusement pour le remettre ensuite (Rien que ça, c’est du sport…)
2- agrandir les cadres de fenêtres, pose d’un 3ème vitrage à l’extérieur ?
3- poser une contre-ossature horizontale avec des planches de coffrages (300*15*2,2)de brico truc (1 euro le ml) vissée avec des équerres métal (1 euros pièce) dans les montants verticaux de l’ossature de manière à obtenir des caissons horizontaux de 60 cm de hauteur, à garnir d’isolants.
Budget prévu pour cette solution :150 équerres (150*1)+ planches (144ml+ 10%*1)=310 euros
Remarques :
*Si j’avais pu acheter des isolants en panneaux peu chers en semi-rigides, je les aurais mis à l’horizontal…
*Bien entendu, je me suis tâté pour imaginer une contre-ossature verticale pour faciliter le remplissage d’ un isolant en vrac, mais je n’ai pas vu les solutions…
*S’il existe des solutions en poutres en I type Steico SW 45 en 160, le coût (5 euros le ml) est dissuasif (estimation 144 ml de poutres +10% de chutes en I*5euros=800 euros, hors transport)
4- Garnir les caissons de fibres de paille (lambda entre 0,04 et 0,07 selon le sens des fibres). Cet isolant est gratuit pour moi. Avoir une contre-ossature verticale serait un avantage appréciable mais le garnissage à l’horizontal est possible.
Le coffrage extérieur est réalisé avec du grillage de poulailler, fixé sur la contre-ossature et déroulé au fur et à mesure du remplissage. Les fibres seraient posées verticalement et tassées horizontalement (je possède quelques compétences en ce domaine…). Même si les fibres sont rigides, le grillage permettrait une accroche et une tenue de cet isolant.
Je suis donc amusé à faire un essai dans ma grange entre les montants horizontaux séparés de 50 cm.
Pour éviter que le grillage ne se bombe sous le damage, j’ai vissé une banche contre, pendant le remplissage. J’ai fixé 40 cm de grillage recouvert d’une planche. J’ai tassé par le côté avec prenant successivement deux bouts de bois différents pour tasser en force, puis dans les coins. Quand les premiers 40cm étaient remplis, j’ai dévissé la planche, fixé 40cm de grillage supplémentaire, revissé la planche par-dessus, tassé, dévissé, etc…j’avançais par pas de 40cm.
J’ai mis 40 minutes tout seul pour fixer le grillage, bancher/débancher, trier et remplir de paille une surface de 1,5m2 soit un volume de 150 litres.
Le plus laborieux est le vissage/dévissage de la planche. A deux personnes, l’une tiendrait la planche munie de 2 poignées contre l’ossature pendant que je tasse la paille. Ca irait deux fois plus vite car on enlèverait la besogne du vissage/dévissage.
A trois personnes, ça irait encore beaucoup plus vite, car je passais du temps à faire des paquets de paille comme des torches pour les mettre verticales. (rôle de la 3eme personne)
Je suis parti de la gauche vers la droite. Evidemment se pose le problème de la fin : les 40 derniers centimètres ne peuvent pas être tassés car le montant vertical de droite gène le passage du bras ou de la dame. J’ai procédé alors avec un platoir (on peut prendre une planchette avec poignée) en partant du bas de l’espace à remplir vers le haut. Ca marche bien, sauf que sur mon essai, j’avais une barre de contreventement, heureusement absente sur les pignons, qui m’a gâché la vie…)
Cet essai est probant, je peux imaginer faire 4 m2/heure en 15 cm à trois (600 litres/h), hypothèse basse. Comme il me faut 5m3 de paille par pignon, on peut penser qu’une grosse journée de travail estivale permet de garnir un pignon pour vite le recouvrir d’un pare-pluie, le lendemain.
Ce n’est pas salissant du tout. On peut faire des rotations pour s’économiser. Aucune technique n’est requise : ça me plaît.
La tenue est bonne avec le grillage mais des brins dépassent. Ils pourraient percer le pare pluie.
5- Etanchéifier à l’eau et à l’air:
En effet, le souci de cet isolant est le risque de pourrissement, sa grande sensibilité à l’eau.
La pose d’un géotextile avant le pare-pluie serait-il un écran suffisamment efficace pour éviter de percer le pare-pluie?
La pose de tasseau de 2cm pour créer un vide entre les fibres engrillagées et le pare-pluie est-il envisageable pour éloigner le pare-pluie ? Associer les deux solutions ?
En bas de mur, j’aurais d’abord fixé le pare pluie avant remplissage, passé dessous les fibres puis remonté par l’extérieur.
Problèmes des rongeurs :
∑ utilisation d’un grillage fin, comme pour mon essai, mais onéreux
∑ installations de poison dans l’isolant et grilles seulement en bas de murs. Du chanvre ,répulsif, aurait été top, mais non produit localement.
6- poser un contre-litonnage vertical puis rebarder.
Pour le moment, j’en suis là, ça peut paraître farfelu…toutes contributions sont les bienvenues.
Merci de ne pas polluer ce post avec d’éventuelles digressions non avenues.
m
Cher Alain, vous trouverez les réponses dans le post que je viens de diffuser… mais bon…:
4 ans depuis les fondations;
15 cm de béton de chanvre banché entre l'hiver 2003 et l'été 2004;
Pourquoi l'OSB? parcequ'à l'époque de l'élaboration du permis il y a 4 ans, j'étais encore plus ignare et mal informé que maintenant, c'est dire....J'avais malheureusement suivi des conseils, de pros apparemment…
d
Je connais et regrette très bien ce problème de barrière hygro dûe à l'OSB, mais je ne peux plus maintenant les enlever car elles contreventent.....Si c'était à refaire,pour sûr qu'on ne m'y reprendrait pas…
Cependant, j'ai un détecteur d'humidité dans la maison: il fait aujourd'hui 98% d'humidité dehors et j'ai 35% en bas de mes murs en chanvre qui sont protégés de l'extérieur par un pare-pluie, sauf au sud (mais où il n'y a pas d'OSB). Ceci me rassure quant à la pérénité des murs.
D'autant plus que l'OSB que j'ai utilisé est une vrai passoire. J'ai utilisé des chutes pour coffrer des bétons assez liquide et j'avais des filets d'eau qui suintait un peu partout…
Ceci étant précisé, avez-vous des avis sur la mise en oeuvre que je projette pour l'isolation extérieure?
à priori j'aurais peur que ça ait tendance à plier sur les équerres et donc à descendre à moins peut être de soutenir le bardage par dessous . Une alternative pourrait être des caissons (montants verticaux et horizontaux)qui pourrait permettre de percer (80) les planches horizontales et de déverser un isolant en vrac comme des copeaux. bien sûr ça oblige à monter le pare pluie à mesure s'il est assez résistant pour contenir l'isolant. Pour tenir compte de la remarque d'AL pourquoi ne pas percer l'OSB pour faire une passoire?
Je n'ai pas compris en quoi les montants bois faisaient pont thermique il me semblait que bois et béton de chanvre c'était équivalent comme conductibilité?
Bon courage
d
Oui, le lambda est à peu près équivalent mais comme le mélèze est très nerveux: des micro interstices se forment entre les montants et le béton car le bois travaille un peu. Multipliés par les mètres linéaires des montants, ça doit faire un gros pont thermique.
Je n'ai pas pensé au pliage des équerres (les dimensions que j'avais choisies 80*80*45): j'avais calculé qu'en plus du poids du bardage (à la louche: 400kg/ pignon), il y aurait environ 400 kg de paille et 120 kg de planches et j'en avais conclué que le surpoids ne me paraissait pas si énorme pour la contre-ossature.
Pour éviter un éventuel pliage, je peux peut être conserver cette mise en oeuvre en vissant des petits montants verticaux de 15 cm d'épais au fur et à mesure du remplissage quand je passe en face d'un montant de l'ossature?
[
j ai pas tout lu, mais pourquoi pas faire un mélange de paille de terre et de chaux… et remplacer le grillage par des liteau en bois.. pas certain que cela coute moins cher…
.
D'accord avec A L .Le chanvre comme isolant ne posséde aucun avis technique ,son pouvoir isolant est plutot faible ,perso je trouve qu'il y a un risque a enfermé dans des caisson bois un isolant "filiére humide " .Le torchis ( mélange argile et paille ) utilisé dans les maison normandes à colombages n'était pas confiné dans un caisson .Sans vouloir polémiquer ,il faut mieux éviter de jouer les
aprentis sorciers ,il y a des isolants qui sont fréquements utilisés et possédant un avis technique . Certains batisseurs ne respectent pas les régles et conseils de mise en oeuvre définies : dans les dtu , par le cndb ,ou des pros compétents , ainsi que les avis techniques des fabricants de matériaux .Cela pourrai conduire à des désordres néfastes pour la construction bois ,et freiner sont évolution .
c
Moi aussi , mais je n'osais pas le dire
.
Je vais faire une petite synthèse car le sujet dévie un peu:
Je suis d'accord avec vous sur ces aspects du chanvre banché mais ils ne concernent pas vraiment mon projet( le banchage du chanvre est terminé chez moi depuis 3 ans donc fermons cet aparté svp)
L'objet de mon post est mon souci d'isoler par l'extérieur en utilisant de la paille de céréales sèche seulement, pas comme une botte, mais en coinçant la fibre entre l'OSB de contreventement et du grillage soutenu par une contre-ossature.
Mon choix du grillage est justifié par:
Sa facilité de manipulation;
Le grillage de poule est léger, moins onéreux que n'importe quel panneau même en 3mm,
Ce n'est pas une barrière hygroscopique,
Il permet un maintien aux fibres (pas de tassement dans le temps, ce qui élimine l'utilisation des copeaux qui se tasseront)
Le grillage est aussi efficace dans le cadre d'une protection contre un champ électrique d'une ligne électrique aérienne-cage de Faraday (un pignon est concerné).
Je cherche à isoler au max avec un matériau léger sec (inutile d'utiliser de stabilisant comme la terre ou la chaux, pas de torchis, pas de mélange en voie humide).
La paille a un lambda de 0,07 dans ce cas-là, sur 15 cm, ça fait: R=2,1. rapporté au 1,8 du mur en béton de chanvre, le R total serait de 3,9.
J'ai choisi la paille pour sa gratuité et son poids relativement léger. La laine de verre, de roche, de lin, de chanvre, les plumes sont à 30kg/m3, le polystyrène est léger aussi mais ils sont soit chers (j'aurais bien acheté des plumes en rouleaux, c'est sûr), soit non écologique ou les 2…
Basile a soulevé un problème de maintien structurel:
En utilisant des planches de 150*2,2 pour une contre-ossature montée sur équerre, celle-ci supportera-t-elle le poids total de l'isolation extérieur+bardage estimé à 900 kg?
Chaque équerre supporterait environ 11 kg…
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