Je pense que la lame d'air est inutile.
La lame d'air est utile en façade à 0,5% pour permettre de drainer le solde migratoire de vapeur d'eau à travers le mur (surtout si on joue aux apprentis sorciers avec les empilements de perméance) et à 99,5% pour assurer l'équilibre des 2 faces du bardage qui est réputé non étanche : si de l'eau de pluie vient à le traverser et qu'il est collé au pare pluie, cette eau stagnera, ce qui n'est pas idéal pour le bardage.
Dans le cas d'un vide sanitaire, on n'a pas tout à fait la même problématique, en particulier au niveau de la pluie battanteFaudra quand même que quelqu'un m'explique, un jour, l'intérêt de se casser la nenette pour optimiser des murs dits "respirants" alors que la salubrité de l'air nécessaire à nos petits poumons suppose un renouvellement d'au moins 50m3/h, que l'on ne peut optimiser qu'avec une VMC
Je veux bien m'y coller.
- Un mur/paroi perméant (n'oublions pas la toiture) est utile d'abord et avant tout pour assurer SA PROPRE pérennité. Notamment, dans le temps, comment s'assurer que le pare-vapeur situé derrière le parement intérieur ne finira pas percé ? Comment être certain que les futurs occupants penseront toujours à ne pas percer les murs à plus de qq cm? Une paroi dont la survie ne tient qu'à la parfaite étanchéité d'un film de qq microns, fût-il résistant à la déchirure, cela me semble hasardeux, non ? La vérité, c'est que les pare-vapeurs ont déjà du mal à finir le chantier sans trous, notamment après le passage de l'électricien… Au moins, avec un mur bien conçu à la base, l'ordre des matériaux étant choisi pour ne pas bloquer la vapeur, le risque est limité.
- Ces parois n'ont pas vocation à se substituer à la ventilation, loin de là. Il n'empêche qu'elles participent à la régulation hygrométrique du logement. Par exemple, une paroi composée d'un fermacell, de 24 cm de laine de bois et d'un pare-pluie de Sd=0.04m (+façade ventilée) est capable d'évacuer 0.8g de vapeur d'eau par heure et par m² avec un delta int/ext de 20°, une HR int de 50% et une HR ext de 80%. Si on a par exemple 200 m² de parois (toit+murs,éventuellement dalle mais c'est moins évident) et si les conditions restent les mêmes pendant 24 h, l'échange avec l'extérieur se montera à presque 3.8 l, ce qui représente théoriquement 40% des besoins de régulation de l'hygrométrie. C'est loin d'être négligeable. Bien sûr, on est ici dans un cas très favorable où la migration de vapeur d'eau est vraiment importante. Une paroi plus classique est un peu plus étanche en général, notamment dès qu'on y ajoute un frein vapeur. Mais même si on divise par 2, ça reste encore intéressant.
- La nécessaire ouverture/fermeture des portes et fenêtres entraîne elle aussi une ventilation supplémentaire, tout comme les fuites parasites de l'enveloppe, qui ne sont jamais complètement négligeables (en général ça ne tombe jamais sous les 0.1 vol/h).
Tout ces paramètres réunis font qu'une ventilation permanente et mécanique n'a pas forcément de sens lorsque la conception de l'enveloppe a déjà pris ces éléments en compte. Il est alors possible de ne ventiler mécaniquement que pour les besoins spécifiques que sont les douches, ou la cuisine. Des extracteurs ponctuels font alors largement l'affaire, à déclenchements manuels ou hygrostatés. Qui plus est, quel intérêt de ventiler en permanence lorsque, par exemple, on part en semaine travailler dès 8h et qu'on ne revient qu'à 19 h ?. De même, pourquoi ventiler partout, alors que les besoins de régulation hygro ne se font sentir qu'en des points précis ?
- Et la récupération de calories sur l'air extrait ? Quand on ventile aussi peu, on s'aperçoit vite que l'énergie récupérée compense à peine l'énergie dépensée par le système de ventilation/récupération. En revanche, le préchauffage de l'air entrant est quant à lui un plus (confort surtout), mais il y a d'autres moyens de le réaliser qu'une VMC. D'autant plus que le fait de ventiler a minima en hiver a un avantage indéniable : ne pas assécher l'air intérieur, ce qui est une source d'inconfort.
- Et au fait, le débit hygiénique… 50 m3/h ? Tout dépend quand, combien de personnes présentes, durée de la présence dans le logement, mode de vie, etc… Un non-fumeur qui vit dans 200 m3 seul et qui n'est présent que 12h/24 aura besoin de beaucoup moins, évidemment.Pour info, un homme ayant une activité moyenne (debout) a besoin de 420 l d'air par heure, et en expire 5 % (soit 21l) sous forme de CO2. Soit environ 0.5m3/j/pers de CO2. Une famille vivant dans 250 m3 24/24h n'expire donc que 2 m3 de CO2 par jour. C'est donc bien la vapeur d'eau qui est la facteur discriminant. C'est elle qui détermine les besoins de ventilation, d'abord et avant tout… Dans le cas d'une habitation neuve bien conçue, naturellement. Les polluants peuvent être source de pb : mais, et les études récentes sur la qualité de l'air l'ont montré, ce sont surtout les appareils de chauffage qui sont dangereux (CO) et les émanations dues à de mauvaises combustions (particules). L'absence de ventilation dans certains logements, due surtout à l'obstruction des entrées d'air par les habitants, est dangereuse. Mais là, on parle d'abord de logements "nécessitant du chauffage", donc qui font partie du passé; et nécessitant un fort taux de renouvellement d'air, parce qu'ils n'ont pas été conçus pour réguler correctement l'hygrométrie.
On ventile alors essentiellement pour préserver les matériaux de construction (isolants minéraux en tête) ce qui est aberrant.
Donc je pense qu'il est intéressant de se casser la nénette un minimum; parce que le gain et de confort et de cohérence (pérennité et passivité des systèmes) n'est pas négligeable. Pour en revenir à la question d'origine du fil, il me semble qu'un pare-vapeur ne devrait être nécessaire qu'en cas de nécessité absolue, par exemple pour une salle de bain dont un mur est enterré (pas de possibilité d'évacuer la vapeur après passage dans la paroi). Dans tous les autres cas, penser "perspirant" c'est gagner en sécurité, en performance, en confort.
PS : je pense aussi que la lame d'air ne sert ici à rien. D'ailleurs le pare-vapeur non plus si les plaques d'OSB sont jointées/collées au mastic+ joint périphérique. L'étanchéité à l'air ne se traite pas forcément par membrane, on peut aussi ne traiter que les jonctions (ce qui se fait bcp en Allemagne par exemple). Une bonne solution serait donc : OSB, isolant et DWD (int vers ext).
PS : je pense aussi que la lame d'air ne sert ici à rien. D'ailleurs le pare-vapeur non plus si les plaques d'OSB sont jointées/collées au mastic+ joint périphérique. L'étanchéité à l'air ne se traite pas forcément par membrane, on peut aussi ne traiter que les jonctions (ce qui se fait bcp en Allemagne par exemple). Une bonne solution serait donc : OSB, isolant et DWD (int vers ext).
Peut-on rajouter un isolant extérieur (fibre de bois) sur le DWD et conserver le mur perspirant?
Sinon, quelle solution avec une isolation extérieure?
Merci
pourquoi ne pas mettre simplement des panneaux de laine de roche ou autres avec pare vapeur bien sûr sous le plancher et rien d'autres , fixés avec des lattes 2 cm x 2 cm entre les solives.
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