Bonjour , j'aimerai savoir si l'on peut greffer un système géothermique sur une chaudière fuel déjà existante, si non que me conseillez-vous.merci

Bonjour,

Pour répondre à la question initiale, un système fluide-fluide coûte en général moin cher à l'installation qu'un fluide-eau, et son rendement est un peu supérieur (puisque pas d'échangeur ni de fluide caloporteur intermédiaire).

Pour répondre au point sur le changement de mode de chauffage avantageant le fluide-eau, il est exact … mais avec un bémol : sur une fluide-eau, les canalisations plancher seront en polymère (PER ou PEHD, en général). Sur une fluide-fluide, vous aurez du cuivre sous les pieds … Et le cuivre a une propriété intéressante en chauffage : il conduit bien la chaleur, même électrique. Donc si vous avez (un jour) un système défectueux, il est envisageable d'utiliser les couronnes cuivre du plancher comme de grandes résistances électriques (une fois l'installation vidée, fréon récupéré et retraité) : ça devient un simple plancher chauffant électrique.

Pour répondre aux arguments écologiques, je ne suis pas sûr que le message général concernant les pompes à chaleur soit que c'est "100% écologique" ; je vois ça comme une utilisation plus rationnelle de l'électricité.
Pour les partisans du chauffage au bois (que je comprends, car ma cheminée est ma source de chauffage principale en hiver), je soulignerai simplement deux points :
- le bois est une source d'énergie renouvelable, certes. Mais, si tout le monde l'utilise, en combien de temps croyez-vous qu'on n'aura plus de bois ?
- le chauffage au bois n'est pas donné, et toutes les régions n'ont pas accès à des réserves simplement (merci, l'agriculture intensive !). Ce qui est une norme de chauffage en Haute patate ou dans les Vosges, ne le sera pas dans le Rhône !

Concernant les forages, que ce soit sondes géothermiques ou pour puiser de l'eau pour l'arrosage, je suis globalement d'accord avec les commentaires, mais pas pour les mêmes raisons. L'antigel utilisé en pratique est du monopropylène glycole (MPG). Il est alimentaire, ce n'est pas super bon aux concentrations de 35% auxquelles il est employé, mais j'en ai bu un fond de verre, et je n'ai rien ressenti d'autre qu'un léger haut le coeur. Alors dilué à 1%, ça ne doit même pas se sentir …
Mais ce qui m'inquiète dans ce type de forage, c'est que ce n'est jamais étancher correctement, car faire cela avec soin coûte cher. Du coup, tout forage entraine un risque de mettre en liaison des eaux pluviales ou usées et une poche de la nappe phréatique. Et ça, c'est pire que de boire du MPG …

Concernant le fonctionnement des pompes à chaleur à capteur horizontal, en effet, l'énergie n'est pas puisée des tréfonds de la terre, mais bien en surface ; cette énergie est renouvelée par l'action du vent, de la pluie et du soleil.
Pour les pompes à capteur verticale, je ne suis pas sûr non plus qu'elles puisent la chaleur de la terre, mais essentiellement celle de surface : comme dit plus avant, la chaleur augmente d'environ 3° tous les 100m, ce qui est la profondeur usuelle d'une sonde géothermique "résidentielle". Je doute que ce puisse entrainer un appauvrissement de la chaleur du noyau terrestre …

Le chauffage par capteur solaire en hiver … je pense que ça marche bien dans le sud, et encore … Ces installations sont équipées de résistance d'appoint, qui doit être l'utilisation majoritaire en hiver, à mon avis, sauf si on surdimensionne les capteurs. Mais ça a un coût. En outre, et là je pense surtout au photovoltaïque, même si l'utilisation du solaire est écologique, la fabrication du capteur, quant à elle, ne l'est pas vraiment.
On me dira qu'au global, la consommation est plus faible qu'une installation tout électrique, ce qui est vrai. Mais le problème est à mon sens que les besoins électriques en hiver sont du même ordre de grandeur que si on utilisait un chauffage tout électrique. Or, c'est en hiver que EDF a du mal à gérer la demande …

Enfin, concernant le marché de la géothermie qui attire les escrocs, c'est probable, oui. Comme tout marché à forte croissance, de nos jours. Mais tous les acteurs de ce marché ne sont pas des margoulins, et il n'y en a sans doute ni plus ni moins que dans le marché du solaire ou de l'éolien …

Bon, j'ai été assez exhaustif et long, et je vous prie de m'en excuser, mais j'ai tenté de résumer tout ce que j'avais à dire sur les sujets où j'ai des connaissances (pour les autres sujets, je n'aime pas conjecturer, alors …). Tout ça pour dire que toute médaille a son revers, et qu'une solution qui semble superbe pour l'un, ne l'est pas forcément pour l'autre : le TGV, c'est super pour voyager, mais pas quand on habite à côté des rails ; idem pour l'éolien ; les ours ou les loups dans nos montagnes, c'est sûrement bien quand on n'est pas éleveur de brebis, … enfin, vous voyez le tableau.
Une chose est sûre, ou plutôt deux :
1. la solution énergétique parfaite n'existe pas …
2. chaque solution existante a des avantages et des inconvénients. Parlons-en courtoisement, et sans a priori.