Contrairement à beaucoup, je ne considère pas le lobbying comme un acte banissable. Je crois profondément que si on veut quelque chose on doit agir pour.
Donc agir auprès d'un élu pour faire évoluer ses conceptions architecturales me parait louable. D'autant qu'on a ainsi plus de chance d'obtenir son attention que la majorité silencieuse. Si personne ne le fait, il me semble normal que le maire essaye de plaire au plus grand nombre, de ne choquer personne. Je le répête c'est son rôle de représentant de la majorité des électeurs. De plus chacun a en général des idées assez arretées sur ce qu'il trouve "beau". Pourquoi pas les maires?
Enfin, les préoccupations esthétiques, c'est noble, mais je ne suis pas sûre qu'elles préoccupent tout le monde. Dans mon cas précis, je me fous éperdument de ce que pensent les voisins de ma maison. (Encore qu'apparemment icic elle ait fait sensation malgré sa volumetrie très banale). J'ai des amis qui ont choisi leur maison sur l'aspect extérieur. Le fait de ne pas pouvoir y placer leurs meubles leur a paru secondaire.(On en reparlera peut-être quand elle sera achevée!). En ce qui me concerne, je vis DANS ma maison et pas dans mon jardin. C'est sûr que j'aurais aimé un peu d'originalité, un truc chouette. Seulement mes moyens ne me le permettent pas. Alors j'ai une boite à sel, mais conçue par moi, correspondant à mes besoins, à ma façon de vivre. En plus pour l'instant c'est une boite à sel en plastique noir (d'où le remous dans le voisinage) vu que le bardage ne commence que la semaine prochaine.
Je ne suis plus Rennaise. J'ai emmenagé dans ma MOB à la campagne (enfin presque) début aout. Pour nous aussi le prix du foncier était dissuasif. (Je sais, je sais, ce n'est le pays de Gex ;-))
Et franchement il y a certains endroits à St-Jacques, récents, où je ne voudrais vivre pour rien au monde, même s'ils ont l'heur de vous plaire. Les magnifique esplanades de verdure entre les immeubles près du Champion me font beaucoup penser aux mêmes espaces de verdure entre les barres hlm des années 60 où j'ai jadis passé une partie de mon enfance. Ces vastes pelouses où personne ne met jamais les pieds.
Si vous contestez le pouvoir du maire vu par vous comme source d'arbitraire, que diriez vous si ce pouvoir n'appartenait qu'à des spécialistes, exempts de tout controle? Ben oui, parce que là on tombe ou on risque de tomber dans les travers de la technocratie. Celui qui décide alors peut le faire sans craindre aucune répercussion sur son emploi ou son poste. C'est un pb d'équilibre des pouvoirs. Dans ce cas je vous entends d'ici hurler contre la toute puissance de technocrates enfermés dans leur bureau. (Façon: "tout ça c'est la faute à Bruxelles, ma bonne dame!")Tout dépend de ce que l'on préfère mais chaque système a ses inconvénients.
Si vous me permettez cette comparaison osée, c'est le même pb que pour le systême judiciaire. On peut choisir de mettre les juges à l'abri des pressions en en faisant des fonctionnaires, et dans ce cas leurs décisions ne sont pas soumises à l'agrèment de la majorité, il n'y a pas de contrôle réciproque. On peut aussi choisir de les soumettre au controle populaire avec des elections comme aux Etats-Unis.
Franchement, il ne me parait pas très raisonnable de vouloir que chaque maire ait des ambitions architecturales..
Ces préoccupations sont assez récentes. Et les enjeux sont multiples et très souvent contradictoires.
Ben Virginie, je pense aussi que chacun fait ses choix comme il le sent. Nous avons nous-même conçu notre maison en bois, loin de Rennes. Comme nous sommes des électrons libres on peut se poser n'importe où, ça c'est une chance! Mais c'est récent puisque comme bcq nous étions coincés par nos enfants et leurs études. Comme vous je pense que c'est quand même la fonctionnalité qui doit primer dans une maison, si en plus ya l'esthétique… Mais vous avez raison, le beau c'est relatif. malgré tout je pense qu'en éduquant le regard on peut faire évoluer les mentalités. Moi la maison de mon voisin, je m'en moque tant qu'elle ne me soumet pas à un dictat, car dans certains lotissement les projets doivent ensemble "réaliser un ensemble harmonieux", donc le premier arrivé qui pose lourdement son pavillon médiocre va donner le ton de toute une rue… Dans le lotissement où j'ai acheté 4000m² de terrain, pour 210000F (eh oui ya encore qq perles) il reste encore une relative liberté. Nous sommes à 70 kms de Rennes, et 35 de Nantes. On y rencontre autant la mison "boîte à sel" que la Domespace (deux exemplaires) que des clugs style"Ile de France", ou qq conceptions hardies. Cette liberté je ne l'ai pas ressentie dans les lotissements pérphériques depuis longtemps, de plus en plus de contraintes non justifiées.Ben Saint-Jacques-de-la-Landes est loin d'être l'idéal, rien à voir avec les Pays -Bas, mais c'est un moindre mal. Ce que l'on a en commun c'est que comme vous j'ai passé mon enfance et adolescence en cité, Val-Fourré, Mantes-la-jolie. ca m'a donné envie d'essayer d'améliorer notre cadre de vie. Mais je pense être un peu plus jeune que vous, il ne faut pas oublier que ces cités ont été construites à une époque (après guerre) où l'on manquait cruellement de logement (tiens! ça me rappelle qqch de bien actuel) . Hors ayant moi-même vécu dans un logement insalubre du Paris Haussmanien, quand avec ma soeur et mes parents nous avons découvert l'eau chaude, les sanitaires dans le logement, on n'en était pas à exiger les Buttes-Chaumont au pied de l'immeuble.
Petit additif sur ce qui est souhaitable en urbanisme.
Je discute avec mes voisins qui sont eux aussi embarqués dans la grande aventure de la construction et dont certains sont aussi des amis.
L'un d'eux me disait la semaine dernière qu'il regrettait que le maire de notre commune ne soit pas plus restrictif dans le POS. Il trouve que c'est "plus beau" si les constructions sont uniformes et il regrette que dans notre lotissement les maisons soient aussi différentes les unes des autres. S'il était maire, il souhaiterait lui plus d'harmonie et d'uniformité, des maisons qui se ressemblent, sans rien qui dépasse. (Dois-je préciser que l'inculte en question est agrégé et possesseur d'un doctorat en bonne et due forme?)
Personnellement je préfère que les maisons soient différentes ayant chacune une personnalité très différente. Je trouve que c'est ce qui fait la valeur et l'attrait des villes européennes, n'ayant moi-même aucun gout pour les banlieues américaines. Cela me rappelle trop la cité ouvrière où vivaient mes grands-parents.
Comme quoi chacun voit midi à sa porte.
Nous nous croisons.
Je connais parfaitement bien les conditions d'édification de ces ensembles, même si je ne l'ai pas vu de si près(j'ai 34 ans ce qui n'empêche nullement d'avoir vécu dans ces barres). Ma formation en histoire y a pourvu.
Je comprends tout à fait votre désir d'améliorer le cadre de vie. Mais nos hommes politiques ne sont pas tous jeunes, ne sont pas tous préoccupés de ce genre de considération, d'autant que leur cadre de vie à eux est rarement si désagréable.
Ce que je voulais dire c'est qu'il est illusoire de vouloir qu'ils soient audacieux. De par leur fonction même ils sont poussés à vouloir plaire au plus grand nombre. Et surtout, je ne suis pas sûre que donner ce pouvoir à d'autres serait plus favorable à vos voeux. Certes une formation n'est sûrement nuisible, mais ces pages se sont souvent faites l'écho de conflits avec des ABF, eux-mêmes parfois très frileux.
J'ai bien peur donc que décharger le maire de ces compétences urbanistiques ne soient pas la solution. L'avantage du maire étant que sur lui on peut essayer d'avoir prise du fait même de son statut d'élu. Passke des andouilles butées et optues, imbues de leur pouvoir, il y en a partout. Pas besoin d'être maire, petit chef de bureau ça marche bien aussi.
Ca c'est bien vrai lol Je suis d'accord avec vous sur la proximité du maire; Idéalement il est le plus proche des populations, mais qu'il se fasse conseiller! On ne peut pas tout savoir sur tout… Ben si vous voulez on pourra éventuellement poursuivre cette conversation devant un thé?
Comme quoi on peut être bacc plus quinze et ne rien y connaître en urba et archi. Etre cultivé ne veut pas dire être intelligent! Mais dans le cas de votre lotissement ça serait intéressant de savoir ce qu'en pensent les résidents. Ce sont tout de même les premiers concernés. Que ceux qui veulent des boîtes à sel n'empêchent pas de construire ceux qui aspirent à autre chose. C'est effectivement la diversité qui fait la richesse, et chacun a des besoins différents, ce que n'ont pas compris les élus qui nous ont affublés des "grands Ensembles", et n'ont pas saisi que les populations immigrées ne s'y adapteraient pas.
Ben si vous voulez on pourra éventuellement poursuivre cette conversation devant un thé?
Ouf… J'ai bien cru un temps quelles allaient se créper le chignon.. ;-)^
.. c'était quoi la question? :-D
Ben non on ne se crêpe pas le chignon.
Mais on aime exposer nos idées, ça nous permet de les eclaircir pour nous même. Et puis l'échange vient de la confrontation, non? En tout cas j'aime bien ce genre de joute, puisqu'elle reste du domaine du sport et non de la guerre.
D'ailleurs je suis une grande consommatrice de thé.
Pour ce qui est des résidents du lotissement, pour l'instant nous sommes deux familles (sur 20). Notre MOB a été la première habitée (non sans mal: EDF par exemple n'avait pas encore référencé le lotissement, on a été trop rapide pour eux!). Les suivants (des amis) ont une maison mixte: une partie parpaing, une partie structure poteau-poutres. Pour l'instant nous sommes donc 100% à préférer une certaine variété… Mais vu que l'un des constructeurs fait 4 maisons, j'ai peur que nous soyons pas majoritaires… Certes il nous reste encore des surprises, certains lots n'ayant pas encore commencé les travaux. Donc on verra..
Ceci dit cette uniformité qui ne nous plait ni à l'une ni à l'autre a un avantage certain: mes élèves s'y retrouvent beaucoup mieux en analyse de paysage et distinguent du premier coup d'oeil les différentes zones d'habitats successifs et me font de jolis croquis! 
La question subsidiaire était d'où vient le pouvoir exorbitant des maires en matière d'urbanisme et pourquoi si peu de liberté?
A votre service EricM. 
Je sais, je sais ce n'était pas la question originelle. Mais un peu quand même,non?
Respect d'un cadre de travail ne veut pas dire uniformité. Quand j'ai rencontré l'adjoint à l'urbanisme de ma commune pour lui presenté nos idées pas encore notre projet ( c'etait en periode de refonte du PLU) il m'a clairement expliqué ce qu'ils ne voulaient pas et les grandes lignes de ce qui etait " un passage obligé". Un point interessant les recommandations/obligations ne sont pas les mêmes pour toutes les zones de la commune ( centre, hameaux, zone d'urbanisation contemporaine) ce qui veut dire que par exemple ou peut faire des toits terrasses dans la partie "cilmatique" de la commune ou il y a un existant mais absolument pas dans d'autres zones parce que ca ne correspond pas au paysage local. Les elus peuvent donc faire preuve de discernement , et cree un cadre qui n'est pas nécéssairement un frein à certaines preuves d'originalité et de creativité.
Heureusement que l'on respecte certaines identités locales. Faire un chalet savoyard dans les landes ce n'est pas du meilleur goût!!! Mettre des tuiles en ardoise dans une zone ou il n'y a que de la tuile ronde et rouge non plus!!
Diantre, Marine s'y connait ach'tement en histoire de l'urbanisme : ce serait donc
par inculture architecturale des élus que les cités HLM ont vu le jour. Ca c'est de
l'analyse !
Bonjour à tous!
Oui, la question originelle provenait des difficultés qu'ont certains à obtenir leur permis de construire. Surtout que dans le cas exposé ci-dessus, la personne semblait bien dans les clous. C'est le maire qui de son propre chef a écarté son projet. Pour avoir eu des problèmes d'ouverture de compteur d'eau sur mon terrain de lotissement, tout le monde se renvoyant la balle quant aux responsabilités, je me suis aperçu suite aux propos de la DDE que c'est bien le maire qui est maître après Dieu. La DDE n'est que le services instructeur. Libre au maire de prendre la décision qui lui importe, y compris dans notre cas de délivrer un permis de lôtitr de complésence, alors que les travaux stipulés achevés n'ont jamais été entrepris.... Ca laisse rêveur. C'est sûr Virginie, que celui-là je ne vais pas voter pour lui aux prochaines élections lol. Il était déjà là quand on a acheté.
En ce qui concerne le Val-Fourré à Mantes -la-jolie, qui je pense est représentatif de ce qui a pu se faire en terme de grands ensembles, je pense que les préoccupations de l'élu de l'Epoque étaient de loger un maximun de monde dans un minimum de temps et de place, pour un minimum d'argent, et son manque de culture architecturale a consisté à ne pas tenir compte de la variété des populations concernées par ces logements, venant d'Afrique Noire, du Maghreb, de Turquie. Il fallait que tout le monde rentre dans le même moule! On en est encore là aujourd'hui! Et c'est même tristement d'actualité! En tout cas ça n'a pas marché!
Si si Marine ca a marché.... On a reussi a loger des gens pour faire face a un besoin, et c'etait remarquable (j'ai pas dit beau ;-) pour l'époque
Je considere reductif de mettre le vecteur principal du defaut d'integration sur le logement. Dans les années 60 la mixité des milieus défavorisés était de rigueur dans les tours, c'est ensuite que la selection a eu lieu (et pas a cause du logement).
Aujourd'hui il existe la meme demande de logement sociaux mais il n'y plus de volonté de cette politique du logement, le résultat est d'actualité et les marchants de sommeil récoltent 1500€/mois pour loger des familles dans des hotels insalubres.
A une demande d'urgence il faut repondre par une solution d'urgence. 50 ans plus tard on ne sait (peux?) plus faire car désormais on peut crever dans un hotel sordide, mais on considère inconcevable de refaire des logements d'urgence, peut etre pas beau, pas "intégré" mais pas chere et decent (sécurité inclus). Et si on demandait leur avis au intéréssés?
Il est vrai que ça a permis de loger un maximum de monde, dont je faisais partie. Et je ne m'en suis pas plaint. A cette époque, le HLM c'était un lieu d'habitation où l'on n'était pas sensé passer toute sa vie. En cela ça a marché pour moi. Il est vrai que la médiocre qualité esthétique des logements de l'époque était le cadet des soucis des élus. Je reconnais aussi qui si ça n'a pas marché qu'un temps c'est aussi que les chocs pétroliers successifs et leurs conséquences sur le chômage ont quasiment supprimé la mixité présente à cette époque. Les tours qu'on démollit aujourd'hui étaient pourtant peu exigeantes en foncier, et possédaient des logements plus grands et mieux conçus pour mes besoins que ce que l'on propose aujourd'hui (voir le T3 de 61m² sans possibilité de ranger ne serait-ce qu'un simple aspirateur). Et puis aujourd'hui le T6 pour familles nombreuses, on ne veut plus faire.... Maintenir des populations fragilisées dans la précarité c'est une volonté politique, et quasi économique…
Et puis pourquoi faut-il toujours agir dans l'urgence!
Pourquoi n'arrive-t-on pas à anticiper… Chroniques d'emmerdements anoncés!
Le DAL préconise apparemment d'arrêter la destruction des barres HLM pour y loger les plus démunis… OUI, dans un premier temps, et la suite.....enfin moi j'ai honte qu'on en revienne aux bidonvilles des années 60 dont je me souviens très bien. Il y a quand même moyen dans ce pays de faire fonctionnel et esthétique à des coups abordables! Il faut juste vouloir!
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